DES TENEBRES A LA JOIE
Caroline BIAGGI
Depuis la lettre de Jean-Paul II aux artistes, que j’ai ressentie comme un appel, mon travail de peintre, déjà contemplatif, car tourné vers les beautés de la Création, est inspiré par ce en quoi je crois.
Afin de suggérer l’invisible tout en énonçant l’Incarnation et sa dimension universelle, Il m’a fallu trouver d’autres moyens imagés.
J’ai du alors devenir plus imaginative et audacieuse dans mon expression artistique, réveiller le passé, utiliser le sensoriel, côtoyer les symboles, me laisser surprendre par l’impact non prémédité de l’image accomplie et l’inattendu de certaines juxtapositions, ou encore conserver le pouvoir émotionnel de l’accident survenu au fil du pinceau.
Ainsi, à l’occasion de ce temps de Carême et de Pâques, pour évoquer les Ténèbres, j’ai peint douze corps vulnérables en leur dénuement, enfermés chacun dans le silence et la solitude du Shéol ; ils sont à la ressemblance des tableaux de Déposition de Croix, où Jésus est tout à la fois abandonné et comme endormi, mais cependant à demi dressé, prêt à revêtir son corps de gloire.
Afin de révéler la Joie de Pâques, montrer la Résurrection des corps, celui du Christ, de ceux qu’il est venu chercher aux enfers, mais aussi les nôtres, j’ai lié des sarments secs et tordus en une croix laissée nue pour dire le tombeau vide et la Vie renaissante et esquissé plus que peint le visage du ressuscité encore couronné d’épine, mais déjà transfiguré et radieux.
MOI, LA LUMIERE, JE SUIS VENU DANS LE MONDE, AFIN QUE, QUICONQUE CROIT EN MOI NE DEMEURE PAS DANS LES TENEBRES. (Jn 12, 46)
