CAHIER D’ESPÉRANCE N°964 “La joie de la Résurrection est plus forte que tout !Message pascal de Mgr Matthieu Rougé,”

Nanterre, le 9 avril 2020

La joie de la Résurrection est plus forte que tout !

Message pascal de Mgr Matthieu Rougé,

Évêque de Nanterre

Chers frères et sœurs du diocèse de Nanterre,

Chers amis des Hauts de Seine,

Nous allons vivre cette année la fête de Pâques d’une manière bien particulière. Certains d’entre vous sont isolés, d’autres sont inquiets, d’autres aussi sont dans le deuil. Et pourtant, malgré ces circonstances difficiles, je vous invite à entrer vraiment dans la joie de la Résurrection.

Depuis le début de ce confinement, nous avons vu surgir des initiatives magnifiques pour le service des plus pauvres, pour l’attention aux personnes isolées et aussi pour persévérer dans la prière. Pour que la lumière de notre foi ne s’éteigne pas.

Ces initiatives étaient déjà comme une esquisse de la puissance de la Résurrection. La résurrection du Christ, c’est la source d’un amour qui est plus fort que la mort. Dans la lumière de la résurrection de Jésus-Christ, tous ceux d’entre nous qui avancent sur le chemin de l’amour, un amour reçu de Dieu, un amour qui va jusqu’au bout, sont les témoins de la puissance de la Résurrection.

Le jour de Pâques, je vous invite à ouvrir grand vos fenêtres et à chanter l’Alléluia de la Résurrection. C’est le chant de la vie, c’est le chant de la victoire de l’amour.

Avant de partager un repas de Pâques, en famille, mais seul aussi peut-être, bien qu’en relation et en communion avec beaucoup d’autres, demandez au Seigneur de vous bénir et bénissez-le pour la beauté de cette fête. Continuez pendant le temps pascal à accueillir cette lumière de la Résurrection.

Depuis le début du confinement, vous partagez de manière discrète des attentions avec vos voisins, qu’ils soient chrétiens ou non, qu’ils soient croyants ou pas. Partagez la joie de la Résurrection !

Les circonstances sont difficiles, mais c’est l’occasion ou jamais de manifester cette année à Pâques que la joie de la Résurrection est plus forte que tout.

Matthieu Rougé

Évêque de Nanterre

Message pascal en vidéo : https://youtu.be/bJdBiepIC0Y

*******

Proposition de Chantal Verzaux

Dans ce temps de distanciation sociale imposé pour des raisons sanitaires, la rencontre de l’autre de visu est empêchée, refusée, interdite. S’entendre dire du jour au lendemain que nous ne pouvons plus aller voir des êtres chers fragiles et vulnérables, que nous ne pouvons plus ni les embrasser, ni briser leur solitude, ni les réconforter est source d’un stress où peut se mêler de l’impuissance, de la tristesse et de la colère, la sensation cruelle d’isolement en voyant la mort arriver pour un être cher, entre autres.

A PRH (Personnalité et Relations Humaines), nos pensées et nos cœurs sont davantage tournés aujourd’hui vers les plus exclu(e)s de nos sociétés ainsi que celles et ceux parmi vous qui sont en pleine tempête, fatigué(e)s, soutiens familial, isolé(e)s, stressé(e)s, en deuil peut-être…

PRH cherche à rejoindre tout homme pour que se déclenche le processus de croissance et de mise en ordre et souhaite faire sa part en ce temps chaotique.

C’est pourquoi, nous vous proposons un temps en groupe de 6 personnes maximum, par visioconférence, pour échanger sur ce que nous fait vivre ce confinement. L’objectif est de pouvoir exprimer en toute liberté son vécu, et accueillir celui des autres, dans un grand climat de respect et de compréhension.

Dans le module « Défis et Opportunités en période de Coronavirus”, nous nous penchons sur les difficultés que vous vivez dans cette période de crise. Il peut s’agir de sentiments d’inquiétude, de stress, d’angoisse, d’incertitude, … Peut-être vous êtes en proie à des ruminations, par moments. Ou peut-être vous avez de lourdes décisions à prendre ces jours-ci.

Nous regardons aussi les opportunités qui se présentent malgré la situation difficile où nous nous trouvons. Comment gérez-vous les possibilités qui s’offrent à vous ? Nous nous attardons aussi aux choses positives qui se passent aujourd’hui dans notre société.

Ce module vous permet d’augmenter votre résilience pour pouvoir rester debout dans ces temps difficiles.

Pour pouvoir participer il vous faut une connexion internet et un ordinateur/une tablette pourvus d’une webcam. Après inscription auprès de chantal.verzaux@gmail.com, je vous enverrai des précisions sur les aspects techniques.

Ce module gratuit de 2 heures est destiné préférentiellement aux personnes qui n’ont pas l’expérience d’un stage PRH. Pour plus d’informations, vous pouvez aller sur le site

www.prh-france.fr

Je vous propose de choisir parmi deux dates avec deux créneaux horaires :

le mercredi 29 avril de 17 à 19h ou le jeudi 30 avril de 10h à 12h

Bien en liens avec chacun(e) de vous, ChantalVerzaux– 06 10 61 44 99 – Accompagnatrice individuelle habilitée par PRH

***********

Lumière de Pâques

Tu es descendu aux enfers, dans nos lieux infernaux,

Dans nos obscurités, nos ténèbres, là où nous maudissons la nuit.

Les enfers de nos peurs, de nos doutes, de nos impuissances ;

De nos ruptures d’amour, de nos échecs De nos insécurités et de nos fragilités,

nos peurs… peur de plus exister, peur de disparaître,

peur d’être rejeté, de ne plus être aimé, de ne plus être estimé…

Peur du néant, de la souffrance…

Tu es descendu dans nos lieux ténébreux pour nous prendre par le poignet

Et nous arracher à nos complaisances avec la mort…

Tu nous entraînes vers ta lumière, vers Toi, Lumière, En nous criant :

« Viens, n’aie pas peur, laisse-toi aimer. »

Tu nous inondes de lumière pascale et de paisible confiance :

« J’ai tout assumé de votre péché, tout est accompli de votre espérance. »

« Lazare, sors dehors ! » C’est à chacun de nous que tu lances cet appel…

Le coup de talon au fond du bassin, le jaillissement de lumière et de souffle,

Renaissance d’eau, d’air et puis de feu,

Avec le cierge pascal, cierge du baptême…

Tout est consommé, tout est à nouveau possible.

Et tu nous redis avec insistance et tendresse : « S’il te plaît, laisse-toi aimer… vraiment !

Et puis, à ton tour, va aimer, vraiment, comme j’ai aimé

En puisant dans le cœur de mon Père,

En accueillant le souffle de l’Esprit qui fait renaître…

Que je respire le Souffle que tu as insufflé à tes apôtres, ce jour de Pâques.

Que je croie ! Sois ma lumière…

*********

Et après ?…

Et tout s’est arrêté…

Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va-t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ?

A quoi ressemblera notre vie après ?

Après ?

Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.

Après ?

Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins 3 soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et nous appellerons cela la famille.

Après ?

Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons cela la sagesse.

Après ?

Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de l’Etat, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous appellerons cela la gratitude.

Après ?

Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.

Après ?

Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses ou amener les enfants à l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.

Après ?

Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions tombés dans l’esclavage d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.

Après ?

Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.

Après ?

Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de la vie, nous l’appellerons Dieu.

Après ?

Après ce sera différent d’avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n’y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au cœur de l’épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n’existe pas de mot.

Pierre-Alain LEJEUNE, prêtre du diocèse de Bordeaux

Les conférences de carême sont consultable sur le site: https//ndp92.fr

*******

EMISSION sur KTO

En cette période de confinement dû au coronavirus,KTO vous propose ce nouveau rendez-vous du lundi au vendredi à 14h30:un curé de paroisse écoute,conseille et accompagne tous ceux qui sont confinés.Participez en direct pendant l’émission sur les réseaux sociaux avec #CaféduCuré,par téléphone durant l’émission au(+33) 1 73 02 22 84 ou par email:cafeducure@ktotv.com ou sur le site:

**********

Et Dieu créa la femme

…et le dernier jour Dieu créa l ‘Homme… il contempla son œuvre et dit : « je peux faire mieux… »

alors il créa… la Femme !

**********

Semaine du 15 au 22 avril 2020

Vous pouvez télécharger le Cahier d’Espérance N°964 au format PDF :