CAHIER D’ESPÉRANCE N°944«L’ENVIRONNEMENT, LA FINANCE ET L’HOMME »

LES CONFERENCES DES JEUDIS DE NOVEMBRE

« L’environnement, la finance et l’homme »
Changeons de paradigme !

12h45-14h

Quelle civilisation du travail voulons-nous ?

Face aux pfroblèmes qui’annoncent la fin du travail et de sa valeur,l’Église

affirme la dignité des travailleurs.A quelles conditions? 

La fin du travail ? Des vacances qui n’en finissent pas ? Oui, chacun y aspire lorsque le travail est stressant, exténuant, dépourvu d’attrait et de sens, ou-bien lorsque le travail écrase le travailleur et semble n’enrichir que les autres. Contre les prophètes qui annoncent la fin du travail et de sa valeur, l’Église affirme la dignité du travailleur et prétend que le travail peut être non seulement le lieu d’un épanouissement humain, mais encore une participation à la création divine. À quelles conditions ?

Le travail est une dépense personnelle d’énergie pour modifier l’environnement physique ou social, de manière à l’ajuster aux besoins du travailleur et de la société. En transformant l’environnement –pour le meilleur ou pour le pire-, le travail transforme en même temps le travailleur dans ses relations sociales. Pour ne pas se payer de mots, la civilisation du travail visée par la Doctrine chrétienne doit être riche de plaisir, de pouvoir et de sens. Plaisir, pouvoir et sens se conjuguent dans le désir de reconnaissance, condition de l’estime de soi. Les impératifs auxquels se heurtent ce programme ne sont pas minces. La modernité, coulée dans le droit de la propriété privée et la société contractuelle, a produit une formidable augmentation de la productivité du travail ; ce qui a permis dans une certaine mesure l’éloignement de la pauvreté de masse et la maîtrise des risques techniques et médicaux. En revanche, cette civilisation moderne a déplacé certains risques sans les supprimer et en a fait naître de nouveaux, notamment écologiques. D’où un travail dominé aujourd’hui par les normes, rubriques, protocoles et procédures, qui remplacent dans la société moderne l’antique conscience professionnelle. Il n’y a plus guère alors dans le travail ni plaisir, ni pouvoir, ni sens.

Après avoir rappelé les principes de la Doctrine sociale de l’Eglise applicable au travail (communauté de travail, primat du travail sur le capital, refus de l’exploitation du travailleur) l’exposé précisera le type de relations à la nature et à la société compatibles avec un travail décent et créateur. Pour ce faire, contrairement aux approches purement économiques, organisationnelles et psychosociologiques, l’exposé soulignera l’apport propre de la tradition chrétienne en mettant l’accent sur la posture au travail : rapport à sa durée, à son espace social et à sa dimension proprement politique, hors desquels le travail perd son sens.

Le chemin débouche alors sur un travailleur sujet et non pas objet, non pas individu isolé mais situé dans ses relations personnelles, capable de pratiquer ce que la Doctrine sociale de l’Eglise nomme la subsidiarité solidaire.

Père Étienne Perrot s.j. Économiste

Le Conférencier

Edito de la conférence du 7 novembre 
Éthique et finance, bilan et perspectives

La finance a souvent mauvaise presse. Des progrès ont été accomplis et la pratique évolue, mais des questions demeurent. Le document Oeconomicae et Pecuniariae Quaestiones (OPQ), publié par le Saint-Siège en 2018, propose une vision plus large et plus approfondie de l’éthique financière qui invite à faire un état des lieux pour discerner les nouveaux enjeux, notamment pour la finance de marché.

De plus en plus d’épargnants et d’investisseurs, particuliers ou institutionnels, attendent que leurs placements financent des entreprises qui ont de bonnes pratiques sociales, environnementale et de gouvernance (ESG) et qui se situent dans des secteurs qu’ils jugent bons pour la société. L’Investissement socialement responsable (ISR) se développe, avec une analyse et une sélection extra-financières des entreprises qui composent les portefeuilles et parfois des politiques d’exclusion sectorielle (énergies fossiles, tabac, armes, etc). Aujourd’hui toutes les grandes banques proposent des placements qui se veulent éthiques et des sociétés financières se sont spécialisées dans la finance responsable sous ses différentes formes.

Plusieurs mesures récentes exercent un effet positif. L’article 173 de la loi sur la Transition énergétique a imposé aux acteurs, selon leur statut et leur taille, de communiquer sur les dimensions extra-financières, notamment environnementales, de leurs portefeuilles. En outre, l’État a créé ces dernières années le label ISR et le label Greenfin (transition écologique) pour permettre d’identifier les fonds qui s’engagent dans une démarche responsable et pour susciter une émulation au sein du secteur professionnel. Il faut ajouter le label Finansol pour l’économie solidaire, comme l’insertion sociale ou le micro-crédit. L’épargne salariale a l’obligation légale depuis 2010 de proposer des fonds solidaires (investis jusqu’à 10 % en entreprises solidaires) aux salariés, ce qui a permis d’investir massivement dans l’économie solidaire. De même, les assurances-vie vont devoir proposer des fonds responsables, verts ou solidaires, ce qui pourrait représenter une manne importante. En outre, il faut souligner le rôle de l’Autorité des marchés financiers et des autres autorités de régulation et organismes professionnels pour la protection et l’information des clients.

L’évolution est donc notable, mais des questions subsistent. Les positions éthiques étant très variées dans la société française, les exigences légales ou les labels portent souvent sur une « méta-éthique » (la transparence, la qualité de l’information, justifier d’impacts positifs), mais la finance à impact positif recouvre des repères moraux, des approches, des méthodologies et des degrés d’exigence très divers. En outre, le secteur est à la mode et devient commercialement porteur, ce qui attire beaucoup d’acteurs sans conviction et sans réel engagement. Enfin, les acteurs de la finance n’ont pas encore pris l’habitude d’interroger leurs propres pratiques en s’appliquant, en tant qu’entreprise, les exigences qu’ils ont envers les entreprises de leurs portefeuilles, et en s’engageant dans une véritable éthique professionnelle des techniques financières, pour s’écarter de la spéculation et se tourner vers le soutien au développement de l’économie réelle. C’est ce dernier point, souligné de manière technique et exigeante par le document OPQ, qui constitue sans doute l’enjeu principal des prochaines années.

Pierre Januard, o.p.

Denier de l’Eglise

« Si nous sommes chaque jour à vos côtés, c’est aussi grâce à vous ! »

L’Église catholique assure ses missions grâce à la générosité des fidèles : depuis 1905,  la première de ses ressources est le Denier de l’Église, cette contribution financière versée annuellement par les catholiques à leur paroisse ou Maison d’Eglise est destinée à assurer la vie matérielle des prêtres.

Le Denier n’est pas un don comme un autre. Il fait appel à un sentiment d’appartenance et  de fidélité envers l’Église, pour que ceux qui sont plus spécialement en charge d’annoncer  l’Évangile et de faire vivre l’Église, aient une juste rémunération. Le Denier est un don  volontaire, il n’y a pas de tarif ! Chacun donne en conscience selon ses possibilités.

Des missions, des hommes, des moyens

Toute l’année, Notre Dame de Pentecôte est à votre service… Sacrements, célébrations et prière, transmission de la foi, accompagnement des personnes et des groupes et solidarité pour les plus fragiles. Pour assurer ces missions, les équipes et les Prêtres vous accueillent, des moyens matériels sont déployés.

Ces missions gratuites ont un coût

Votre paroisse a mille visages, elle a aussi quelques dépenses : les rémunérations des prêtres et permanents, l’animation et formation des bénévoles,  les charges des différents locaux.

Votre don, un geste nécessaire pour votre Maison d’Eglise

La présence d’une communauté chrétienne dans le quartier de La Défense est une vraie richesse : donner au Denier est une nécessité pour financer le rayonnement de l’Église aujourd’hui, et s’adapter aux nouvelles missions demain.

DÉDUCTIONS FISCALES

Particuliers : Si vous êtes imposable, vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôt de 66% du montant de votre don, dans la limite de 20% de votre revenu imposable.


HUMOUR

Un jeune garçon vient d’être reçu au permis de conduire. Il va trouver son père, ancien d’une église locale, pour lui demander l’autorisation d’utiliser la voiture familiale.

– Passe ton Bac, étudie ta Bible, fais-toi couper les cheveux, et tu auras la voiture, répond le
père. Le jeune homme obtient son Bac, étudie sa Bible puis revient à la charge :

– Bien ! dit le père. Il ne te reste plus qu’à te faire couper les cheveux !

–  Mais, répond le jeune, dans la Bible, Samson, Moïse et même Jésus avaient tous les cheveux longs !

– Oui ? Et ils se déplaçaient toujours à pied !


N°944 Semaine du  13 au 20 Novembre 2019

Vous pouvez télécharger le Cahier d’Espérance N°944au format PDF :

2019 – 944