CAHIER D’ESPÉRANCE N°928 «La Défense : Une vie sous la dalle »

La Défense est un Janus.

En surface, le plus grand quartier d’affaires européen abrite plus de 500 entreprises dont des fleurons du CAC 40. Sa forêt de tours,ses galeries commerciales géantes offrent les symboles spectaculaires du libéralisme triomphant.

Mais ce royaume opulent a son revers. Sous la dalle, un autre monde se cache, beaucoup plus sombre. Dans le dédale des voies souterraines, des locaux techniques et des parkings, au moins une centaine de sans-abri se réfugient, protégés du froid.

Pendant deux semaines, accompagnés par Titwane, illustrateur, nous avons choisi d’aller à leur rencontre.

Autour des petits cafés partagés à La Maison de l’Amitié ou à la Maison d’Eglise Notre Dame de Pentecôte, beaucoup ont accepté de nous confier des bribes de leur histoire. Certains nous ont fait découvrir leurs abris dérisoires, parfois juste un carré de béton, parfois un squat. Emmenés par quelques guides, nous avons découvert, en descendant peu à peu dans les entrailles de La Défense, une multitude inattendue. Des hommes seuls, des jeunes en errance, des femmes, et même une famille.

Dans cet univers fracturé, des salariés bénévoles et des riverains retraités nous ont impressionnées par leur engagement pour créer des ponts, inventer des moments de partage.

Un véritable voyage, jalonné de hauts et de bas.

Nathalie Birchem et Sabine Gignoux, avec l’illustrateur Titwane, nous présenteront le retour sur ce reportage de décembre 2018 avec la participation de la Maison de l’Amitié et de l’ASD, le  jeudi 23 mai à 12h45.

Ce reportage, dans le cadre du grand prix Stratégies de l’innovation
média 2019, a obtenu un «prix Or » dans la catégorie meilleure
initiative éditoriale – meilleure enquête.


La pensée sociale de l’Eglise selon les Ecritures 

Conférence de Monseigneur Jacques Turck 

le jeudi 21 février 2019 à Notre Dame de Pentecôte

 (Suite et fin)

LA PENSEE SOCIALE DE L’EGLISE EST-T-ELLE UNE UTOPIE ?

Benoît XVI lutte contre cette idéologie du meilleur du monde; le Salut vient du Christ. Dans Deus caritas est, il se réfère en effet aux Galates « Les collaborateurs qui accomplissent concrètement le travail de charité dans l’Eglise (…) ne doivent pas s’inspirer des idéologies de l’amélioration du monde, mais se laisser guider par la foi qui, dans l’amour devient agissante. (cf Ga 5, 6) »

A ce sujet, on peut lire la correspondance passionnante entre Jacques Maritain et Emmanuel Mounier, dans l’entre deux guerres, avec cette interrogation : Comment rester sur cette ligne de crête entre Utopie et Royaume de Dieu ?

A l’intérieur des signes des temps, faire surgir des signes du Royaume de Dieu, tel est l’objet de la pensée sociale de l’Eglise.

« Certes le Règne de Dieu échappera toujours pour une part à notre action. Il nous revient cependant de faire advenir certains signes de sa présence; signes observables, de la nature de ceux qu’acceptaient les prophètes. Jésus appelle à les faire advenir par des initiatives courageuses et une compassion toujours active envers les plus petits et les pauvres, car il n’est pas vrai que les boiteux marchent, que les aveugles voient, que les prisonniers sont libérés, si personne ne participe à leur offrir le bras pour marcher, à leur ouvrir les yeux, à les faire sortir de prison… » (Page 39)

Mgr Turck se propose de venir dans les groupes pour expliquer les liens entre Pensée sociale de l’Eglise et Ecritures.

Notes d’Anne Plauchu


Rappel de quelques mots du Compendium de la pensée sociale de l’Eglise

 Le bien commun

Le bien commun, « la bonne vie humaine pour la multitude », c’est l’ensemble des conditions sociales permettant aux groupes comme à chacun de leurs membres d’atteindre leur plein épanouissement. C’est une notion étroitement liée aux droits de l’homme, basée sur le respect des personnes humaines, de leur dignité et de leurs droits : respect de la vie physique, garantie des libertés, notamment de la liberté religieuse, sauvegarde de la santé, droit au travail et au logement, à l’instruction et à l’éducation, exercices des libertés individuelles sans gêne pour autrui.

Pour réaliser ce bien commun, les Etats sont investis d’une autorité qui ne peut s’exercer sans la justice. Pour l’Etat comme pour les citoyens, celle-ci ne peut se passer de la charité. Nous sommes tous appelés à collaborer au bien commun, personnellement ou collectivement, dans une démarche de solidarité.

Le Principe de subsidiarité

Le principe de subsidiarité énonce qu’un organisme ne doit pas décider ou faire ce qu’une entité plus petite est en situation et en capacité de réaliser. Si cette entité lui est subordonnée, il doit même  lui procurer les compétences lui permettant d’inventer, décider, réaliser son bien propre.
Il ne se substituera à elle que subsidiairement et provisoirement, en cas de défaillance. Il ne s’agit pas seulement de déléguer certaines fonctions, mais de décentraliser, de ne garder que les fonctions  qu’on est seul en situation d’assurer, comme la coordination.

En application de ce principe, les Encycliques ont condamné aussi bien la centralisation soviétique totalitaire que l’absence actuelle de gouvernance mondiale.


CHRISTUS VIVIT

Exhortation apostolique sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel

« Dieu aime la joie des jeunes ».

À la suite du Synode sur les jeunes et la vocation, le Pape François publie une exhortation qui leur est consacrée. C’est une première. Les jeunes sont l’avenir du monde mais aussi de l’Église. C’est l’âge des rêves, de l’enthousiasme, des élans, des projets mais aussi de la générosité. Et le Saint-Père reconnaît que parfois, y compris dans l’Église, les jeunes peuvent être déçus ou découragés par une attitude sclérosée, autoritaire, humiliante de la part des adultes ainsi que par les scandales d’abus qui défigurent l’Église.

C’est pourquoi il dit à chaque jeune : « Aie confiance », « ne te décourage pas », « fais du Christ ton ami, il ne te décevra pas », et cet appel à la jeunesse il le lance à tout le peuple de Dieu pour que chacun retrouve dans le Christ les richesses de générosité, de don de soi, d’ouverture aux autres qui sont la marque de la jeunesse et que l’âge nous fait parfois oublier.

Note des Editions Artège

Cette exhortation est disponible à la librairie de Notre Dame de Pentecôte.


 Communiqué du CECEF
(Conseil des églises chrétiennes en France)       

Dans quelques jours, les citoyennes et citoyens européens vont élire leurs députés au Parlement européen.

Le développement progressif d’institutions européennes, l’extension de leurs prérogatives et de leurs champs d’action ainsi que l’augmentation du nombre de pays membres est un processus qui, depuis environ 70 ans, vise à assurer la paix dans la région.

L’Europe à la fin de la Seconde guerre mondiale était ruinée, divisée, occupée militairement, ses empires coloniaux ébranlés. La découverte de l’extermination de millions d’êtres humains dans l’univers  concentrationnaire, dont six millions de juifs, suscitait des doutes et des interrogations sur cette civilisation à la fois  de tradition chrétienne et fille des Lumières.  Le mérite des pères fondateurs (Schuman, de Gasperi, Monnet, Adenauer) fut de penser la reconstruction dans un esprit de réconciliation, de coopération et de démocratie.

Depuis 70 ans, la France vit sereinement avec ses pays voisins. Elle a d’ailleurs connu un développement économique sans précédent. Certes l’intégration européenne s’est accompagnée de difficultés pour un trop grand nombre de citoyens. Les institutions européennes sont perçues comme une technocratie échappant au contrôle démocratique. Redoutant une dissolution de l’identité nationale, certains peuples ou partis politiques envisagent même de quitter l’Union européenne.

Pouvons-nous prendre le risque de détruire un projet si patiemment construit ? Alors que nous devons affronter de nombreux défis (dérèglement climatique, migrations, fracture sociale) n’est-il pas
préférable d’être uni que seul ? Les idéaux de justice, de paix et de démocratie sont à construire ensemble. Pour cela, l’Europe se doit de mieux répondre aux interrogations de ses populations, quitte à se réformer, plutôt que de disparaître sous la pression des populismes.

Comme responsables des Églises chrétiennes en France, nous invitons les chrétiennes et chrétiens de ce pays à s’interroger et à participer à ce scrutin lourd de conséquences. Nous invoquons l’Esprit de Dieu, Esprit de sagesse et de conseil, d’éclairer nos concitoyens et nos dirigeants. Avec lApôtre
Pierre, nous vous disons : « N’ayez aucune crainte et ne soyez pas troublés ; mais sanctifiez dans vos cœurs le Christ qui est Seigneur. Soyez toujours prêts à justifier votre espérance devant ceux qui vous en demandent compte. Mais que ce soit avec douceur et respect… »(1P3,14-16).

14 mai 2019

Pasteur François CLAVAIROLY – Métropolite EMMANUEL 

Mgr Georges PONTIER –  Coprésidents

N°928 Semaine du 22 au 29 Mai 2019

Vous pouvez télécharger le Cahier d’Espérance N°928au format PDF :

2019 – 928