CAHIER D’ESPÉRANCE N°926 “La maison de famille a brûlé : un signe pour notre temps.”

Lundi Saint, la maison de famille, le lieu de la mémoire commune chargée de souvenirs avec les cousins de toutes les générations, a brûlé.

Dans cette maison, nous n’y allons pas souvent. Mais quand nous nous y rendons, nous avons le sentiment de remonter à la source. Nous nous y désaltérons pour y faire mémoire de l’histoire  familiale qui devient tradition. Nous y contemplons les enfants se créer des souvenirs. Et leur présence offre à cette terre une nouvelle  jeunesse.

Là, furent vécus tant d’événements familiaux auxquels étaient présents les amis. Ces mêmes amis, tout en n’étant pas de la famille, ont aussi de l’affection pour cette maison. Parce que nous avons su  les inviter à nos joies; parce qu’ils ont su s’associer à nos peines.

A chaque nouvelle génération, il y a de l’appréhension. Qui pourra reprendre la maison? Resterons-nous unis? Quoi qu’il en soit, des travaux seront nécessaires pour qu’elle demeure vivante et accueillante pour demain.

La cathédrale Notre-Dame de Paris est une maison de famille  où chacun de nous pourrait nommer des pages de son histoire gravées sur ces pierres. Je fus présent quand Benoit XVI y rassembla les  prêtres pour prier les Vêpres. Là, furent célébrées les obsèques d’oncle Jo, frère prêtre de mon grand-père. J’eus aussi l’émotion d’y présider la Messe et la joie de monter dans ses tours pour y découvrir les  nouvelles cloches.

Cette maison de famille chère au cœur d’un grand nombre,  même de ceux qui ne sont pas de la maison, nous l’avons reçue en  héritage. Elle vient d’être ravagée. Elle va être reconstruite. Chacun y contribuera à proportion de ses moyens, de ses talents, de son  affection… ou de son intérêt. Ce n’est pas seulement nous et les  cousins qui allons la rebâtir, mais aussi les amis ont annoncé leur  soutien. Notre génération rebâtira sa toiture et l’incendie du Lundi Saint 2019 sera associé aux souvenirs. Les nouvelles générations lui redonneront son souffle et elle demeurera animée.

Mais la cathédrale n’est pas seulement un patrimoine. Comme de nombreuses maisons, elle est aussi l’image de nous-mêmes.
Et je pense que nous venons de recevoir un signe pour notre temps.

En évoquant le Temple de Jérusalem, Jésus parla de son propre corps (cf. Jean 2,19-21). Il avait annoncé la destruction et  la reconstruction du Temple en trois jours comme image de sa propre mort et résurrection.

Aujourd’hui, comme le Temple évoquait le corps de Jésus, Notre-Dame ravagée ne serait-elle pas aussi l’image du Corps du Christ, l’Eglise ?

Après l’incendie, les fondations de la cathédrale sont toujours debout. Les Apôtres du Christ  demeurent nos colonnes.

Mais sa charpente vieille de huit siècles est à terre. Aussi une nouvelle charpente devra être construite, mais elle ne pourra pas être identique à celle qui a brûlé. Ce n’est pas possible, car nous  n’avons plus de forêt du XIIe siècle. A charpente nouvelle, poutres neuves. Les poutres qui constitueront la nouvelle structure de la cathédrale seront issues d’arbres qui étaient verts au XXe  siècle, le siècle de Vatican II.

Aujourd’hui, la vieille structure de l’Eglise ne tient plus. Ces derniers mois ont vu brûler  l’impossible espoir de ceux qui voulaient conserver une organisation basée que sur les clercs. Dans sa lettre au Peuple de Dieu du mois d’août dernier, le Pape François a nommé l’origine des maux de l’Eglise. Ils sont le fruit d’abus. Abus de pouvoir des clercs, appelé cléricalisme : lorsque le clerc qui a autorité, utilise son pouvoir pour se servir des autres pour ses propres fins. En s’adressant  directement aux baptisés, le Pape rend les chrétiens participants de la mise en place de la nouvelle structure de l’Eglise. L’Eglise, avec la contribution de tous les baptisés, et non plus seulement  des clercs, va se doter d’une nouvelle organisation capable d’endiguer les possibilités d’abus. Ce sera la nouvelle charpente ecclésiale.

Déjà au XXe siècle, il y eut le concile Vatican II, boussole fiable pour nous orienter sur  le chemin1 du XXIe siècle qui commence. Le Concile rappelait que l’Esprit-Saint anime le corps tout  entier de l’Eglise et pas seulement les membres de tête. Et plus encore, il n’oublie pas que les amis peuvent aussi avoir quelque chose à dire.

Malgré les horreurs, cette crise qui dure a pour conséquence de donner un nouvel élan  à la mise en œuvre de Vatican II. Le peuple de Dieu est attendu afin que chacun occupe enfin la place qui lui revient.

Tout en conservant les fondations de la maison familiale, nous lui bâtirons une nouvelle  charpente. Chaque membre de la famille est invité à y contribuer. Venez prendre votre part.

Hugues Morel d’Arleux,  Recteur de NDP


MAISON,

ce mot résonne fortement à nos oreilles, nous qui faisons vivre notre Maison d’Eglise Notre Dame de Pentecôte.

Voici comment le Pape nous parle de  MAISON :

Exposition        

Le portrait des Volontaires

L’exposition «Le portrait des Volontaires» présente le projet né d’une rencontre entre les personnes accompagnées par le Secours Catholique de Paris (Caritas Grenelle) et  trois artistes peintres, Hélène Maïdanatz, Nicholas Coss et Pascal Point.

Les Volontaires, c’est le nom que les peintres ont donné aux personnes accompagnées par le Secours Catholique, qui ont accepté que les trois artistes réalisent leur portrait. Les séances de pose ont eu lieu à Paris, au Secours Catholique, dans le local de la rue des Volontaires. Ainsi, un samedi sur deux, depuis le mois de janvier 2018,  les artistes ont réalisé le portrait d’une personne. Les trois heures nécessaires à la peinture ont été des moments  d’échange et de rencontre.

   « De ces échanges très intimes sont nés les portraits présentés lors de cette exposition. Ils tentent,  à travers nos trois sensibilités d’artistes, de relater en images des vies, des expressions et des  émotions livrées à nos regards. Ces modèles d’un jour nous emmènent en voyage; certains sont nés en France, d’autres en Inde, au Mali, en Kabylie, en Iran ou en Amérique Latine. A travers nos pinceaux qui dessinent les récits, les chants, les vêtements, les visages, c’est un contact différent que nous nouons ».

Mina, Céline, Roger, Mabrouka, Daniel, Kader, Dioumaba, Jacqueline, Karima, Micheline, Kamelia, Miriam, Saliha… Merci ! »

Une première exposition de ces portraits a été organisée au cours du mois de mai 2018 dans le 4ème arrondissement (25 rue François Miron). L’exposition qui est  présentée à Notre Dame de Pentecôte présente les portraits de l’exposition précédente ainsi que des portraits plus récents.



N°926 Semaine du 2 au 15 Mai 2019

Vous pouvez télécharger le Cahier d’Espérance N°926 au format PDF: 2019 – 926