CAHIER D’ESPÉRANCE N°914: «Rome a parlé… sur les questions financières. Et après ?»

Le 17 mai 2018, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et le Dicastère pour un développement humain intégral ont publié un texte considérant quelques problèmes financiers actuels: «Œconomicæ & Pecuniariæ Quæstiones ». Que dit ce texte et qu’en faire ?

Il convient d’abord de distinguer les trois niveaux d’action suggérés par le document romain:

1°) Celui des règlements, nationaux et internationaux (finance offshore, séparation des métiers de la finance, shadow Banking);

2°) Celui des règles prudentielles et des produits élaborés par l’ingénierie financière (ratios d’endettement, transactions à haute fréquence, CDS, titrisation);

3°) Enfin le niveau des postures, individuelles et collectives, (culture d’entreprise, valeurs affichées ou pratiquées). Rares sont les professionnels qui peuvent agir avec pertinence sur les trois niveaux à la fois.

Que faire de ces considérations, centrées quasi exclusivement sur les intermédiaires financiers, où se mêlent les théories financières, les engagements militants, les principes de morale politique et les attitudes spirituelles? D’abord se libérer d’une fausse culpabilité venue d’une conception erronée de la responsabilité collective : il est vain de se désoler, en prétendant que «nous sommes tous responsables»; pour accéder à l’idée réaliste de «responsabilités emboîtées», il faut mesurer le poids des contraintes réglementaires et hiérarchiques, qui pèsent différemment sur chacun.

Ensuite, il convient de revisiter les trois dimensions d’une posture professionnelle chrétienne :

1°) Les contraintes notifiées par les sciences et les techniques (à ne considérer qu’elles, on tombe dans la technocratie, à les oublier, dans l’irréalisme) ;

2°) Les impératifs exigés par la vie sociale (à ne considérer qu’eux, on tombe dans le juridisme ou le moralisme, tous les deux inhumains, à les oublier, dans l’égoïsme, tout aussi indigne de l’être humain) ;

3°) Enfin, les aspirations personnelles à une vie bonne (à ne considérer qu’elles, on tombe dans l’idéalisme stérile source de violence, à les oublier, dans l’aliénation). Au total, vouloir être un professionnel animé par un esprit de liberté et de vérité (comme le soutient le texte romain), et non pas simplement un bon professionnel, c’est la condition du bien commun. Pour ce faire, il faut s’appuyer, comme le suggère saint Thomas d’Aquin, sur la conscience personnelle. En effet, seule une conscience éclairée discerne la voie juste et tranche les dilemmes où s’emmêle la vie professionnelle, familiale et politique.

Père Étienne Perrot sj


Pour cadres et dirigeants 
«Où en est notre laïcité ?» 

Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre

 et président de la Fondation Sainte-Geneviève 

Mercredi 20 février 2019 de 8h à 9h30

À Notre Dame de Pentecôte  

Inscription par mail avant le 15 février 2019

tdepothuau@fondationsaintegenevieve.org

Ce petit-déjeuner sera exceptionnel de par l’intervenant : pour la première fois, Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre et président de la Fondation Sainte-Geneviève, animera lui-même cette rencontre.

Cet événement sera aussi exceptionnel par le thème : “la laïcité”, sujet omniprésent dans le débat public en France depuis plusieurs années, qui concerne également la vie en entreprise. Monseigneur Rougé nous apportera un éclairage particulièrement pertinent. Ordonné prêtre en 1994, titulaire d’un doctorat en théologie, il a partagé son temps entre l’enseignement de la théologie à la Faculté Notre-Dame et différents ministères, très impliqués dans la vie du monde, notamment comme secrétaire particulier du Cardinal Lustiger (2000-2003), comme curé de Sainte-Clotilde et directeur du Service Pastoral d’Etudes Politiques (2003-2012). Il a publié plusieurs ouvrages, en particulier « L’Église n’a pas dit son dernier mot. Petit traité d’antidéfaitisme catholique » (Robert Laffont, 2014). Il est évêque de Nanterre (diocèse des Hauts-de-Seine) depuis septembre 2018.

Les précédentes éditions de ces petits déjeuners avaient permis de réfléchir ensemble sur les questions suivantes :

– Faut-il désespérer des jeunes de banlieue ?
– Les conflits : un apport à leur résolution dans la règle de saint Benoît.
– La confiance en entreprise, une clé pour la performance ?
– Quelle conversion écologique pour l’entreprise ? Le défi de l’encyclique Laudato Si’ du Pape François.
– Le fait religieux en entreprise.
– Le rôle sociétal de l’entreprise (RSE) et le mécénat, en décembre 2018.

Cette réunion est ouverte à tous ceux qui sont intéressés par le sujet, en particulier, aux dirigeants et cadres supérieurs d’entreprise, aux professions libérales et aux responsables d’associations. Nous prévoyons de commencer à l’heure (8h00), pour finir à 09h30. N’hésitez pas à proposer à votre entourage en faisant suivre l’invitation et en demandant aux personnes de s’inscrire impérativement en ligne. Attention, le nombre de places est limité! La participation est gratuite et les participants sont invités à faire un don à la Fondation Sainte Geneviève pour soutenir ses actions.

À propos de la Fondation Sainte-Geneviève          www.fondationsaintegevieve.org

Créée en 2010 à l’initiative du Diocèse de Nanterre (92), sous l’égide de la Fondation Notre  Dame,  reconnue d’utilité publique,  pour initier et financer des projets caritatifs, sociaux, éducatifs et culturels, la Fondation Sainte-Geneviève a soutenu 300 projets depuis l’origine, représentant plus de 5 millions d’euros d’engagements. La Fondation Sainte-Geneviève est ainsi devenue un acteur important de la vie associative et de l’économie sociale et solidaire dans les Hauts-de-Seine.


EXPOSITION

« DIVINE GEOMETRIE »

23 janvier   au 19 mars


N°914Semaine du  30 Janvier au 6 Février 2019

Vous pouvez télécharger le Cahier d’Espérance N°914 au format PDF: 2019 – 914