CAHIER D’ESPÉRANCE N°890 «TRANSHUMANISME ET VÉGANISME : quel avenir pour la personne humaine ? »

Notre société contemporaine est marquée par des paradoxes  en tous genres. Alors qu’elle est profondément individualiste, elle tend de plus en plus à perdre ses spécificités et à s’uniformiser. Alors qu’elle tient un discours social égalitaire, elle porte en elle les traces des multiples clivages de plus en plus profonds qui existent entre ceux qui réussissent et ceux qui se retrouvent en marge, entre les riches qui sont de plus en plus riches et les pauvres qui ne cessent de s’appauvrir. Alors qu’elle préconise le respect des droits de l’homme, notre société contemporaine constate, souvent démunie, combien nombreuses sont les personnes qui sont en souffrance ou qui se sentent bafouées dans leur dignité la plus fondamentale. Alors qu’elle promeut la consommation et le loisir comme un idéal de vie, notre société contemporaine est confrontée chaque jour à une rumeur qui surgit du plus profond : c’est quoi le sens de tout cela? La question du sens est déclinée à l’infini et à toutes les situations de la vie au point que la nouvelle génération veut de moins en moins adopter les comportements de ses aînés.

Notre société contemporaine est habitée par le désir d’une plus grande humanisation et en même temps elle est tentée par des formes variées et de plus en plus subtiles de déshumanisation. Elle est souvent prisonnière de ce paradoxe. A cela s’ajoute qu’elle voit poindre désormais devant ses yeux le transhumanisme et le véganisme : deux courants a priori très différents mais qui induisent tous les deux une remise en cause substantielle de la personne humaine dans son identité et sa dignité. Ils ont et auront un impact direct et profond sur elle. Alors quel avenir pour la personne humaine? Si notre société contemporaine veut se frayer un chemin dans le dédale des idéologies de demain et si elle ne veut pas prendre le risque de devenir inhumaine, elle devra devenir résolument plus humaine et affirmer en quoi la personne humaine restera toujours  différente du robot, même le plus humanisé (transhumanisme), ainsi que de tout être vivant animal et végétal (véganisme). N’est-ce pas le défi le plus motivant, celui qui porte toutes les espérances et sollicite toutes les audaces ? Relevons-le !

Don Pascal–André Dumont, Communauté Saint-Martin


  5°Conférence de Carême à Notre Dame de Pentecôte – 15 mars 2018                                     
QUELLE VIE SPIRITUELLE A LA DÉFENSE, TOUR DE BABEL?  

par Charlotte JOUSSEAUME

Enfant, Charlotte, contournait chaque semaine en voiture La Défense, en revenant de la campagne en famille. Elle s’était alors promis de ne jamais y travailler et même de partir vivre à la campagne. Or, devenue adulte, elle travailla, plus de 10 ans, dans une agence de conseil en communication,
accompagnant de nombreux clients de La Défense ! C’est donc un lieu qu’elle a appris à connaître… La vie nous emmène toujours là où nous avons à apprendre…

Comment parler de quête spirituelle dans cet univers, comment mettre un peu de lumière mystique dans nos quotidiens professionnels ?

Pour répondre à ces questions, nous pouvons oser un parallèle entre les tours de La Défense et la Tour de Babel et nous laisser inspirer par des figures mystiques.

Méditer cet épisode de la Genèse (11, 1-9) nous permet en effet de nous interroger en miroir sur notre propre quotidien. Il nous pose quatre questions :

  • Où demeurons-nous ?
  • Quelle parole partageons-nous ?
  • Comment nous assemblons-nous, perdus au milieu de la foule ?
  • Vivons-nous notre propre vocation, ou des vies dispersées ?

1 – OÙ DEMEURONS-NOUS ?

Nous vivons souvent dans l’illusion de ne pas vivre en Dieu, coupés de la nature, perdus au milieu des embouteillages. Lorsque nous arrivons à La Défense, nous voici coupés de nous-mêmes, coupés de l’univers, coupés de Dieu. Ce lieu peut sembler un monde artificiel, profane et profané, très éloigné d’une Terre vivante.

Mais nous sommes dans l’illusion, car, en réalité, nous sommes en Dieu. L’Occident a fait de Dieu un objet de foi et de croyance : Dieu n’existerait que pour ceux qui croient en lui. Or notre vraie vocation n’est pas seulement d’être des croyants, mais des vivants ! Vivre en Dieu, et surtout le laisser vivre en nous et en toute personne que nous rencontrons. Et cela, nous pouvons le vivre tout le temps et partout…même au 4 Temps !

Comment vivre en Dieu et nous relier (religion) à lui ?

Le Père Teilhard de Chardin, Jésuite et théologien, était à la fois un amoureux de la Terre et  de Dieu. En 1923, à 40 ans, il était en mission en Chine et parcourait le désert à dos de mulet, sans pain, ni vin pour célébrer l’eucharistie. Alors la nuit, sous le ciel étoilé et au lever du soleil, il consacrait
le désert autour de lui et, l’humanité s’éveillant, il consacrait tous les hommes « qui chercheront en ce jour la lumière ». De même, pour nous, à La Défense, face au ciel, aux nuages, aux étoiles, au soleil levant, nous pouvons offrir les tours de La Défense, consacrer le travail des hommes et des femmes, leur recherche de la lumière, ma recherche de la lumière en ce jour. J’offre mon travail et celui des personnes qui m’entourent. C’est ainsi que je demeure en Dieu, et que je consacre ce Cœur de La Défense.

2-QUELLES PAROLES PARTAGEONS-NOUS ?

Professionnelle de la communication, je sais que les entreprises ont souvent  une charte de langage et que nos vies professionnelles offrent peu d’occasions de formuler des paroles personnelles et profondes. Nous n’avons souvent sur les lèvres que des langages techniques. Même l’Eglise parle, elle aussi, une langue de buis  qui est une langue de bois.

Comment déboiser notre langue ? Comment faire jaillir une parole de vie, une parole personnelle…au cœur de La Défense ?

Saint Jean de La Croix, réformateur du Carmel avec Sainte Thérèse d’Avila, est resté emprisonné  neuf mois dans un cachot. Ses frères le laissaient mourir. Il y vécut une nuit non seulement spirituelle, mais aussi psychique et physique. Il a approché l’agonie. Or il a survécu, car il est resté à l’écoute.

Une musique lui a inspiré un poème Le Cantique spirituel, et ce souffle poétique a réveillé en lui le désir de vivre et de s’échapper de son cachot. Cette parole libérée lui a donné la force et la liberté de choisir la vie.

Nos vies professionnelles peuvent être, elles aussi, des lieux de souffrance. Cela semble une
gageure d’y libérer notre parole et d’échanger des paroles de vie. Car, dans la vie professionnelle, il n’y a pas de place pour parler de la peur, de nos doutes, de la vie ou de la mort, des combats intérieurs,
de l’amour ou de la haine.

Le Christ, pourtant, ne cesse de nous appeler à prendre la parole et de répondre à la question : « Et pour toi, qui suis-je ? » Non seulement y répondre, mais aussi entendre la réponse différente et personnelle de chacun. À nous donc de créer des espaces et des temps de parole et plus encore d’ouvrir nos oreilles pour écouter. L’écoute et la parole vont de pair.

3-COMMENT NOUS ASSEMBLONS-NOUS, PERDUS AU MILIEU DE LA FOULE ? 

Nous faisons à La Défense l’expérience de la cohue et de la foule. Or, au cœur de la foule, il devient difficile de dire « je », de dire « nous », d’exister pour soi, pour les autres et ensemble. Dans la vie professionnelle, nous recherchons pour nos équipes la cohésion, mais ces équipes sont-elles véritablement des assemblées vivantes, dans lesquelles l’Esprit respire ou des briques cimentées l’une à l’autre ?

Comment vivre ensemble en faisant de la foule ou de nos équipes des assemblées vivantes ?

Maurice Zundel, grand mystique Suisse du XXème siècle a connu l’errance. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il était aumônier dans le couvent des Carmélites du Caire. L’annonce de l’explosion des bombes atomiques à Hiroshima et à Nagasaki a été un choc profond pour lui : comment l’humanité a t-elle pu chercher au cœur de la matière une telle puissance de mort et une telle arme de destruction massive ? Durant trois mois, il s’arrête, il se retire, il fait silence, il honore la mémoire de tous les morts, un à un. De chaque personne partie en cendres dans la masse.

Notes d’Anne Plauchu

A suivre….


                    Baptême de Séti  Aïssa                       

En la Maison d’Eglise Notre Dame de Pentecôte,

MERCREDI 30 Mai, à 12h30,

au début de la célébration eucharistique,

nous accueillerons  SETI  AISSA  qui sera baptisée

par le Père Hugues Morel d’Arleux, Recteur de ce lieu.

La préparation à ce sacrement lui a fait vivre  des moments importants de la découverte  de Jésus Christ et de notre vie en Eglise. Ce fut aussi la rencontre et le partage, avec plusieurs chrétiens, qui ont jalonné  son chemin.

Ce 30 Mai verra l’accomplissement  de sa réponse à l’appel du Seigneur, de son désir :  « Etre Baptisée  dans l’Eglise catholique. »

Elle sera entourée de son parrain et de sa marraine, membres de Notre Dame de Pentecôte, de quelques membres de sa famille, de ses amis et de nous, accompagnatrices.

Nous sommes tous invités à venir rendre grâces avec Séti Aïssa pour  ce cadeau de Dieu par le Baptême et pour l’accomplissement de son choix de vie.

Nous rendrons grâces aussi avec Philippe et Tina qui ont communié pour la première fois ces derniers mois et qui ont été confirmés, en ce weekend de Pentecôte, avec de nombreux autres confirmands.

Blanche Legendre et Michèle Rain, accompagnatrices


N°890Semaine du  30 mai au 5 juin 2018

Vous pouvez télécharger le Cahier d’Espérance N°890 au format PDF:  2018 – 890