CAHIER D’ESPÉRANCE N°843: 2ème Conférence de Carême« Ecouter la souffrance et les idées suicidaires»

Le témoignage d’une ligne d’écoute

À qui se confier quand on pense mettre fin à ses jours ?
À qui dire sa souffrance, sa colère, sa révolte quand la vie est trop difficile et qu’on ne trouve plus aucun appui autour de soi, plus aucune raison d’espérer et quand la confiance en la vie fait défaut ?

Par leur présence au téléphone et dans l’anonymat, 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, les écoutants bénévoles de Suicide Écoute tentent de redonner la parole et une place à ceux qui leur confient leur angoisse, leur sentiment d’échec et leur détresse.

L’association Suicide Écoute existe depuis 23 ans et fonctionne entièrement sur la base du bénévolat. Jours et nuits, jours de fêtes ou de vacances, les 50 écoutants bénévoles formés à l’écoute se relaient au téléphone toutes les 4 heures pour répondre aux personnes en grande souffrance psychologique, à ceux qui pensent au suicide et à leurs proches.

Suicide Écoute propose une écoute anonyme qui donne à l’appelant une totale liberté d’expression  et permet une grande confiance. L’association offre un espace de parole sans jugement et sans conseil pour permettre de dire sa souffrance y compris son envie de disparaître.

Cette écoute permet souvent de reprendre son souffle, elle peut apaiser l’angoisse souvent très forte ou mettre parfois à distance le désir d’en finir.

Cette écoute repose sur la conviction que « seule la parole rendue à l’autre a quelque chance de mobiliser en lui ce qu’on appelle la vie », ceci sans qu’il y ait mention de notre part d’aucune référence religieuse, idéologique ou politique.

      Pascale Dupas

   Présidente de Suicide Écoute


Les racines juives des Evangiles*
Conférence de Francis Lapierre
Diacre permanent du Diocèse de Nanterre
le jeudi 19 janvier 2017

Au centre des recherches, des écrits et des propos de Francis Lapierre,on trouve cette découverte de l’existence d’un évangile « primitif », écrit
en araméen ou en hébreu, environ dix ans après la disparition du Christ.Ce premier évangile a servi de base à l’écriture des trois synoptiques (Marc,
Mathieu et Luc). Saint Paul lui-même, quand il écrivit ses Lettres entre 50 et 65,connaissait donc au moins cet évangile.
Considérons tout d’abord comment cet évangile primitif se retrouve dansl’Evangile de Marc. Ce dernier a longtemps été considéré comme le récit le plus ancien, car il est le plus court, se limite à la vie publique de Jésus, ne dit rien de son enfance, ni de Jésus ressuscité et ne comprend ni le Notre Père, ni les Béatitudes.
Une lecture attentive montre que tout le récit évangélique de Marc est écrit deux fois : un récit primitif, écrit pour les Juifs de Jérusalem, ayant été complété, paragraphe par paragraphe, par un enseignement grec plus tardif. Tout se passe comme si l’évangile avait été écrit deux fois pour deux communautés différentes.La première couche est remplie de sémitismes et se présente sous forme de récits, la seconde sous forme de discours de Jésus, dépasse la communauté juive pour s’adresser à l’humanité en général.
La différence entre deux registres de vocabulaire nous aide notamment à distinguer les paragraphes primitifs des paragraphes grecs. Par exemple, dans le texte primitif, on lira « Maitre, toucher, guérir » et dans le texte grec, respectivement « Seigneur, imposer les mains et sauver ».
De plus l’analyse informatique à l’aide de logiciels développés par la Linguistique Appliquée, notamment au CERAT de Grenoble, confirme la présence sous-jacente au français, de deux langues distinctes, dont les génies littéraires et les grammaires sont différents.
Notons que le récit primitif, également appelé évangile de Jérusalem, est commun à Marc, Matthieu et Luc. On parle aussi d’évangile oublié*, composé de 250 versets que l’on retrouve dans le même ordre chez Matthieu et chez Luc.
L’ajout de paragraphes grecs permet d’élargir le propos à l’universel.Par exemple, dans la passion selon Saint Marc, est d’abord écrit un épisode
d’Apocalypse juive (texte primitif) puis surgit le texte du figuier, autre manière bien différente d’évoquer les signes du ciel (ajout grec). Par cet ajout, le texte devient un message universel et non pas simplement compréhensible par un lecteur juif.

Dès les années 90, le grand exégète allemand J.Jeremias estimait que le cycle du figuier avait été rajouté après coup.« Mais ces jours-là, après cette oppression-là, le soleil sera obscurci et la lune ne donnera pas son éclat et les étoiles seront tombant du ciel et les puissances des cieux seront secouées.
Et alors ils verront le Fils de l’homme venant dans les nuées avec beaucoup de puissance et de gloire. Et alors il enverra les anges et il fera le
rassemblement de ses élus des quatre vents des extrémités de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. (verset 27- A).
Du figuier, apprenez la comparaison : Lorsque déjà sa ramure est devenue tendre et que naissent les feuilles, vous connaissez que proche est l’été.
Ainsi vous aussi, lorsque vous aurez vu ces choses-ci advenant,connaissez qu’il est proche aux portes.Amen, je vous dis que ne passera pas auprès cette génération-ci jusqu’à ce que toutes ces choses-ci soient advenues.
Le ciel et la terre passeront auprès, mais mes paroles ne passeront pas auprès. (verset 31 répétitif A’ rappelant le verset 27– A)
Au sujet de ce jour-là et de l’heure, personne ne sait, ni les Anges dans le ciel, ni le Fils, sinon le Père. (verset 32 – B, suite du verset 27- A)
Regardez, soyez vigilants, car vous ne savez pas quand c’est le moment. »
Evangile selon Saint Marc, chapitre 13
En résumé : La découverte d’un évangile-source révèle l’évolution théologique de l’Église primitive vers un texte final, diversifié envers les communautés juives et païennes, sous le contrôle bienveillant de l’Esprit Saint. Le fait que les évangiles soient des compositions progressives et collectives ne doit pas nous surprendre ni nous inquiéter. Cela veut dire aussi que le premier message des témoins de la Parole est bien plus proche des événements que ce que l’on voulait l’admettre. C’est une bonne nouvelle pour la foi et pour la raison !
Notes d’Anne Plauchu
* Retrouvez par Google cette conférence sur Youtube :
Francis Lapierre-Youtube-racines-juives-évangiles


PETIT DEJEUNER DE LA MAISON DE L’AMITIE

Chaque lundi matin, nous recevons à Notre Dame de Pentecôte, dès 7h du matin, les accueillants de la Maison de l’Amitié.
Aussi nous vous proposons le mercredi 15 Mars un partage de Carême.
A l’issue de la Messe, nous vous inviterons à faire un geste destiné à alimenter en produits de base (chocolat, thé, confitures,…) ces petits déjeuners.
En achetant ces produits de base, vous serez invités à les laisser ensuitedans une corbeille qui alimentera ces petits déjeuners. Cela réjouira aussi les rencontres et les liens qui se nouent , chaque lundi, de bonne heure …après des nuits qui n’ont pas été paisibles pour tous les invités .


.843 &JPG

843 3

843 2



N°843Semaine du 08 au 15 mars 2017

Vous pouvez télécharger le Cahier d’Espérance N°843 au format PDF : 2017 – 843