Cahier d’Espérance n° 787 : «Ecouter la souffrance au travail…»

Encore la souffrance au travail ! L’agacement perce au travers de cette exclamation! Combien d’articles dans la presse, de discussions autour d’une table, de conférences sur le sujet ?

Plutôt que de prendre le point de vue macro des économistes, des philosophes, des sociologues, nous allons plutôt prendre la personne comme prisme pour appréhender le sujet, la personne qui souffre dans son environnement de travail (ce qui ne veut pas forcément dire que c’est toujours à cause de cet environnement qu’elle souffre !).

Dans le groupe sur la souffrance vécue au travail que nous avons mis en place à Notre Dame de Pentecôte, nous constatons combien il est difficile d’oser venir dire, devant un groupe, sa difficulté, sa fragilité, sa honte aussi de s’être laissé enfermer dans une posture de victime, tel un lapin paralysé par les phares d’une voiture.

Nous faisons preuve d’une posture d’écoute humble. Nous rassurons, par notre professionnalisme et notre déontologie, nous pouvons représenter une autorité sachant reconnaître la maltraitance. Nous allons ensuite chercher la vitalité, présente en chacun d’entre nous, pour trouver des points d’appuis afin de faire face, de ne pas se laisser faire, de retrouver un minimum de dignité dans un environnement qui fait tout, justement, pour priver de cette dignité. La retrouver peut également passer, suivant les cas, par la case médicale (la dépression est une maladie), juridique (un avocat pour y voir clair dans une réglementation absconse et parfois absurde) ou psychologique (coach ou thérapeute pour prendre soin de la blessure archaïque réveillée par la situation de souffrance). Le plus difficile est alors de reconnaître qu’on a besoin d’aide pour sortir de cette infernale solitude dans laquelle l’environnement nous maintient pour mieux nous étouffer.

Chaque personne du groupe de partage sur la souffrance vécue au travail a pris le temps de la réflexion et trouvé un chemin qui lui a permis de mieux se comprendre, d’accepter la réalité de ce qu’elle vit pour agir en s’appuyant sur ses ressources intérieures et extérieures.

Etre reconnu dans sa souffrance par l’environnement (les amis, la famille, les collègues, un groupe de partage, un accompagnant, …) permet d’emprunter un chemin où certes la souffrance n’a pas disparu, mais où nous pouvons en même temps nous tenir debout face à celle-ci. Et le préalable du chemin passe par cette reconnaissance de l’être humain qui souffre.

La conférence du 29 octobre à NDP sera l’occasion d’illustrer cette posture à travers des situations concrètes et un échange avec la salle.

Sachez inviter des collègues (chrétiens ou non) dont vous connaissez les difficultés.

Chantal Verzaux                   Alain Troussard


787 –  2015  Semaine du 28 octobre au 4 novembre

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