Dans cette exposition que Notre-Dame de Pentecôte accueille du 6 octobre au 13 novembre 2015 et dans le contexte si propice et si dynamisant de l’événement Osons la Joie, j’ai voulu, pour la première fois, montrer une suite de peintures sur le thème du Lieu.
Ce qui m’importe le plus dans ce thème, c’est de rendre ou transcrire l’ambiance particulière de tel lieu ou tel autre dont le motif me sollicite, qu’il soit intérieur sacré – église, mosquée ou temple -, site urbain – rue ou quartier de telle ou telle ville mythique -, paysage pittoresque, ou même simple intérieur de maison. Et cela par l’alchimie des seuls jeux de lumière et d’ombre. Or de l’ambiance irradie aussi l’essence du Lieu, l’Esprit, au sens large, qui s’en dégage, et jusqu’à cette Présence, parfois, quasi surnaturelle, d’autant plus palpable que le Lieu est vide, désert, comme si rendu à sa solitude originelle, il s’incarnait.
Il n’y a là aucune prétention didactique ni même une quelconque « démarche », mais seulement l’attirance naturelle pour la beauté de ces lieux, leur poésie, cette harmonie et cette unité architecturales qui s’adressent en nous à ce que nous avons de plus élevé et de plus profond à la fois. Et sans doute aussi le désir, en les peignant, d’accéder un peu à leur mystère.
Certes le lien entre ces peintures et le thème du festival, la Joie, n’est pas immédiat, directement perceptible, en raison du sujet d’une part et d’autre part d’une élaboration de la gamme picturale basée sur la valeur bien plus que sur la couleur. Il s’en dégage de ce fait non pas de la tristesse mais une certaine gravité. Mais la joie n’y est pas absente, elle y est plutôt en filigrane, diffuse dans l’intimisme des ambiances, secrètement à l’œuvre dans les jeux de la lumière. C’est la joie de peindre, joie à la flamme discrète mais non moins ardente !
Puisse le visiteur, face à ces peintures, ressentir ce que le peintre lui-même a ressenti devant le motif initial, le lieu vivant qui l’inspiré !
Alors le but et la portée de cette exposition seraient pleinement atteints
« Et maintenant, regardons la peinture !…», comme disait le grand Balthus
Djilali KADID