CAHIER D’ESPÉRANCE N°912: Bernard Perret : «Penser la foi chrétienne après René GIRARD»

L’œuvre de René Girard (1923-2015), a remis l’anthropologie religieuse au goût du jour et a influencé en profondeur d’autres domaines des sciences humaines et sociales. Son apport à l’intelligence de la foi chrétienne est considérable : en montrant comment la Passion du Christ dévoile les ressorts de la violence constitutive des sociétés, Girard éclaire d’un nouveau jour la singularité des Évangiles par rapport aux mythes fondateurs de la culture humaine.

L’exégèse biblique mise en œuvre par René Girard s’appuie sur une anthropologie novatrice, centrée sur la notion de désir mimétique. Grâce à Girard, nous comprenons mieux ce qu’ont deviné depuis longtemps les publicitaires et les démagogues : nos désirs imitent ceux des autres et de là naissent les rivalités et donc la violence. Mais c’est la notion de « bouc émissaire » qui évoque le mieux le cœur de son système de pensée. Le constat est d’une effrayante banalité : les hommes s’unissent le plus souvent sur le dos d’un tiers. Girard montre que cette mécanique universelle de la stigmatisation est constitutive d’une sorte de péché originel de la civilisation. Il nous permet de comprendre que la logique victimaire a quelque chose à voir avec les sacrifices rituels et donc aussi avec le sacré et la religion, et que c’est cela même – ce sacré maléfique qui sous-tend la culture humaine – que vient subvertir la Croix du Christ.

Un nombre croissant de théologiens se sont emparés de la pensée de Girard et, grâce à elle, ont entrepris de poser à nouveaux frais les questions du mal, du sacrifice, de la Rédemption et de la violence de Dieu.

Penser la foi chrétienne après René Girard est une présentation des enjeux de la pensée de René Girard pour le christianisme et un premier bilan des théologies qui s’en inspirent. C’est aussi l’amorce d’une réflexion personnelle sur les rapports entre anthropologie et théologie et sur l’impact possible de la théorie de Girard dans des domaines comme le rapport entre religion et violence ou le sens du rituel chrétien dans un contexte de sécularisation.

Bernard Perret

Bernard Perret est essayiste et vice-président de l’Association Recherches Mimétiques (www.rene-girard.fr). Il a mené une double carrière de haut-fonctionnaire et de chercheur en sciences humaines. Ses travaux touchent des sujets variés : questions économiques et sociales, écologie, anthropologie sociale, christianisme.

Venez l’écouter jeudi 17 janvier à 12h45

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Cycle de conférences des jeudis de novembre
Vie professionnelle : Lieu d’épreuve & de croissance

CONVERSIONS :

Spiritualité et psychologie dans l’épreuve

Par le Père Bernard-Marie GEFFROY

le jeudi 29 novembre 2018

Le Père Bernard-Marie Geffroy est un prêtre religieux de l’Ordre des Trinitaires. Formé en psychiatrie, il a été aumônier de prison, et d’hôpitaux psychiatriques (HP). Il est l’auteur de « Enfin libre ! Ou comment rompre les chaines de la dépendance ». Dans cet ouvrage, il s’inspire à la fois de sa propre histoire et de son expérience d’accompagnateur de personnes profondément blessées et revenues à la vie. Le livre s’articule autour de 12 chapitres : pardon, résilience, conversion, fragilités psychologiques, serments intérieurs, spiritualité et authenticité…

LA RELATION GUERIT

L’ouvrage s’adresse à toute personne à la recherche de sens, en quête spirituelle.

En réalité, on s’aperçoit que ce qui guérit c’est la relation : dans la confiance, elle aide à trouver les mots qui libèrent de mécanismes inconscients. On peut évoquer cette femme qui souffrait à la fois de dépression, de phobie sociale et d’angoisses, qui est restée hospitalisée plusieurs années, a été diagnostiquée bipolaire et s’est enfoncée dans un désespoir total. Elle a vécu un itinéraire de guérison en profondeur, car beaucoup de personnes sur son chemin ont cru en elle et…elle a fait le reste.

L’ESPRIT SAINT LIBERE ET GUERIT

Beaucoup font inconsciemment des serments intérieurs qui permettent de survivre. Cette phrase par exemple : « Jamais je ne pourrai vivre sans une certaine violence. »

Quand, en remontant le fil, quelque chose de fondamental a été trouvé et mis en mots, il est essentiel de s’ouvrir à l’action de l’Esprit Saint, puissance d’amour qui libère et guérit.

APPORTS SPECIFIQUES

Psychologie, psychiatrie et accompagnement spirituel sont des approches différentes mais complémentaires. La psychologie fait remonter de l’inconscient vers le conscient, la psychiatrie soigne les symptômes de la psychose. L’accompagnement spirituel révèle l’enfant intérieur.

Dans la psychose, le moi est fragilisé et ne peut plus régler les conflits intrapsychiques.

La psychiatrie tente d’unifier le Moi, en le contenant. Autrefois, c’était l’HP qui contenait, ce sont aujourd’hui les neuroleptiques qui permettent de stabiliser le moi en contenant le moi fragilisé.

Mais quand la personne décide un jour de ne plus prendre ses médicaments, elle se retrouve hospitalisée…

LE CENTRE DE L’AME

Il est important que le patient comprenne qu’il ne se réduit pas à sa maladie, qu’il n’est pas que sa dépression. Il existe en lui quelque chose sur lequel il peut s’appuyer pour traverser ce mal être.

Dans son livre « La nuit comme le jour illumine » Wilfried Stinissen, spécialiste de l’anthropologie de Saint Jean de la Croix, considère les « nuits obscures » de ce dernier. D’abord la nuit des sens, les volets se ferment, c’est la nuit pour le corps, la sensibilité, l’affectivité, l’intelligence conceptuelle…

Puis, après un bref retour à la lumière, vient la nuit de l’esprit, elle est plus profonde et touche l’intelligence relationnelle et la sagesse, c’est-à-dire l’intelligence, illuminée par l’Esprit Saint, nourrie par les Psaumes, les Ecritures, la foi, les sacrements. La volonté radicale est constitutive de la face interne, partie spirituelle de notre être intérieur. Elle est souvent liée à la volonté blessée, plus superficielle et qui se construit à partir des mécanismes de défense.

La dépression s’apparente à la nuit des sens.

Mais au plus profond se trouve le centre de l’âme, et c’est vital pour celui qui souffre de savoir qu’il existe un endroit où il n’a pas été humilié et où l’amour de Dieu est présent. Il existe ce noyau non fissible, ce sanctuaire inviolable, ce rivage ouvert sur l’amour universel, sur l’éternité de Dieu. Le Seigneur nous porte dans cette traversée du désert vers la Terre promise.

C’est là que retentit le « Choisis la vie » de Deutéronome 30, c’est le siège de la volonté radicale qui va combattre la volonté blessée.

N’aie pas peur, ouvre-toi, laisse-toi aimer. Cela te permettra de grandir humainement et spirituellement. La conversion, c’est l’ouverture de soi à la transcendance et à l’amour, en se décentrant de soi, pour choisir Dieu pour Lui-même et pas seulement parce qu’Il console.

Notes d’Anne Plauchu


Retour du Synode des Jeunes à Rome

Les jeunes du diocèse furent invités à Rome du 26 au 28 octobre avec Mgr Matthieu Rougé à l’occasion de la clôture du Synode sur « Les Jeunes, la Foi et le Discernement Vocationnel ». A Puteaux, stimulée par des néophytes (baptisés récents), cette initiative fut l’occasion de créer un groupe local de 18-30 ans. Sept d’entre eux se sont joints aux 120 jeunes diocésains à Rome.

Là-bas, ils ont contribué à la formulation de propositions concrètes pour le diocèse de Nanterre autour des thèmes de l’évangélisation, des femmes dans l’Eglise, de la sexualité, des jeunes dans l’Eglise et des vocations. Ils ont ‘‘synodé’’, cheminé ensemble, exprimant leur attente d’être écoutés en adultes tout en désirant être accompagnés.

Au retour, ces jeunes témoignent avoir été touchés par la messe célébrée devant le tombeau de saint Pierre, la visite de Rome guidée par notre évêque, la rencontre avec des Pères du Synode, la lecture des 650 grammes d’intentions de prière confiées par les paroissiens de Puteaux et de Notre Dame de Pentecôte, la messe présidée par le Pape dans la basilique Saint-Pierre…

Par cette expérience d’Eglise, chacun fut affermi dans la foi et stimulé pour s’engager.

Hugues Morel d’Arleux,

Recteur


Bioéthique – Les enjeux des questions bioéthiques actuelles
Repères pour discerner:

La Pastorale de la santé du diocèse de Nanterre vous invite, dans le cadre d’un cycle de trois
conférences, à venir écouter le docteur Françoise Niessen , le jeudi 17 janvier de 20h à 22h
à la Maison diocésaine
– 85 rue de Suresnes à Nanterre. Parking possible.

Elle nous parlera des souffrances: un appel à accompagner 

Contact: 06 01 49 31 76

Prochaines dates: Jeudi 7 février: Naître ou ne pas naître: la question de l’avortement

Jeudi 14 mars:  Soins en fin de vie: questions éthiques

Autre soirée: jeudi 24 janvier: sur les enjeux des questions bioéthiques par le Père Brice de Malherbe

À la paroisse Saint Vincent de Paul – Centre paroissial  96 Bld Jean Jaurès 92110 Clichy la Garenne

20h – 22h30 Collation après la conférence


 

N°912Semaine du 16 au 23Janvier 2019

Vous pouvez télécharger le Cahier d’Espérance N°912 au format PDF: 2019 – 912