CAHIER D’ESPÉRANCE N°909 : «Soyez toujours dans la joie. »

« Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. »(*) Ainsi St Paul exhortait avec insistance les premiers chrétiens de la ville de Philippe et s’adresse aujourd’hui directement à chacun de nous. Cette Joie est comme celle des enfants : joie de grandir, de contempler, d’exister. Elle survient du cœur et se reçoit comme un don gratuit. Elle jaillit comme un débordement pour se répandre autour de nous. Elle est joie magnifique de partager, de relever, de nous donner aux autres avec tous nos dons et toutes nos qualités.

C’est aussi la joie de l’attente active en cette période de l’Avent, car « le Seigneur est proche ». (*)

Joie du Royaume qui vient et qui est déjà là.

Joie des brebis qui entendent déjà la voix de leur berger .

Joie incroyable de nous découvrir aimé, protégé, restauré.

Joie de la plénitude de la révélation qui nous rend totalement libres.

Joie de Jésus qui vient nous visiter dès aujourd’hui dans notre cœur.

Joie de Jésus, plénitude de Dieu, de sa sainteté en nous qui nous
immerge dans sa grâce.

Jésus , Tu es la source de la vraie joie.

Alors « Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. »(*) Car Dieu convertit notre regard sur notre propre vie et transforme nos regards sur les autres. Il crée des chemins là où il y a des montagnes de difficultés ou des impasses ténébreuses. Il trace des lignes droites et simples là où tout est complexe, tortueux et torturé.
Il nous donne la force de ne pas consentir à nous centrer sur nos malheurs, à ne pas céder au rétrécissement sur soi seul, à ne pas se laisser rabougrir par le découragement ou la tristesse. « Ne vous affligez point : la joie du Seigneur est votre forteresse. » disait Néhémie (Ne 8,10)

« Et la paix de Dieu qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. »(*)
Mystère tangible de cette plénitude de paix reçue malgré les soucis, les vicissitudes, voire les drames de nos vies. Plénitude qui nous illumine et transfigure toutes nos pesanteurs. 

Jésus, Tu es toujours là avec moi.

Jésus, Tu es ma joie.

(*) Ph 4, 4-7

Olivier BOITEAU

Equipe d’Animation Pastorale


TRANSHUMANISME et VEGANISME : quel avenir pour la personne humaine?          

Conférence de Don Pascal-André Dumont

Econome général de la Communauté Saint-Martin

A Notre-Dame de Pentecôte le jeudi 7 juin 2018

(Suite et fin)

Attention à la face cachée du Transhumanisme

L’Histoire du 20ème siècle nous a appris que l’homme est capable de tout et du pire, avec un risque de totalitarisme à chaque génération que l’on n’a pas su voir monter.

Or, il y a 3 germes de totalitarisme dans le Transhumanisme :

La concentration des pouvoirs dans les mains de quelques-uns

Aujourd’hui on parle des GAFA : Google, Apple, Facebook, Amazon….auxquels on peut ajouter Microsoft.

La concentration de ce pouvoir est totalement inégalée, il s’agit à la fois de pouvoir financier et technologique, sans oublier la concentration du big data qui équivaut à la maîtrise d’une grande partie de l’humanité. Or, on est dans un contexte de mondialisation du nouveau système d’information, alors que jusqu’à présent les totalitarismes étaient toujours locaux.

La fascination

Beaucoup de personnes sont fascinées, parce que le transhumanisme se présente comme une pensée nouvelle, comme une philosophie du futur (alors qu’on n’a pas attendu le transhumanisme pour penser l’homme comme une machine, si l’on songe à Descartes ou Hobbes). Or, beaucoup de nos contemporains sont à la recherche d’un sens.

La promesse d’un homme nouveau (caractéristique du totalitarisme) : augmenté, l’homme hyperconnecté, mais souffrant de solitude, sans relations, donc aisément manipulable.

Le transhumanisme porte un nouveau projet de société, mais de quelle société ? Le mot de transhumanisme lui-même a été inventé par Julian Huxley. Le frère d’Aldous Huxley était Directeur général de l’UNESCO. Eugéniste avant la guerre, il affirmait en substance : « La qualité des personnes, et non la seule quantité, est ce que nous devons viser, par conséquent une politique concertée est nécessaire pour empêcher le flot de population de submerger tous nos espoirs d’un monde meilleur… »

Il s’agit « d’augmenter » celui qui est déjà privilégié et non celui qui est en difficulté. C’est le projet d’une société divisée en deux : une minorité, l’humanité augmentée qui concentrera toujours plus de pouvoir, et une majorité d’hommes encore considérés comme normaux, mais qui seront demain diminués, marginalisés.

Le transhumanisme est un athéisme

Il s’agit en quelque sorte de remplacer Dieu par l’homme augmenté, transformé. Or, contrairement aux agnosticismes, il n’y a pas d’athéismes inoffensifs, c’est toujours un combat contre la présence de Dieu. C’est un engagement militant qui refuse Dieu et son projet d’amour et de salut sur l’humanité.

Le transhumanisme perd le sens de la personne humaine…ce qui est une conséquence logique de l’athéisme. Dieu est refusé, la créature, son image est vidée de son sens, de son unité, de son intégrité. Le fondement du transhumanisme est le matérialisme. L’homme est un corps, il n’a ni âme, ni esprit. Quant à l’intelligence humaine, elle est réduite au cerveau, à un fonctionnement neuronal complexe.

Ils ne voient pas dans l’intelligence humaine, sa capacité à penser, c’est-à-dire à induire, déduire, analyser, mettre en relation des éléments qui n’ont en soi rien à voir…imaginer, projeter. Les transhumanistes considèrent dès lors l’intelligence artificielle comme intelligence humaine augmentée. Mais c’est une supercherie car l’intelligence artificielle est certes une puissance de calcul, mais elle est incapable de penser sans l’intelligence humaine.

L’amour, quant à lui, disparait totalement du discours transhumaniste. Il est pourtant ce que tout homme cherche quelle que soit son époque ou sa culture.

Nous sommes face à un défaut d’anthropologie et la personne humaine apparaît comme une personne manipulable et transformable.

Le transhumanisme est dans la toute-puissance, il refuse toute limite (alors que l’éthique pose des limites).

Quel avenir pour la personne humaine, face à la robotisation de l’homme, à l’humanisation du robot qui créent des confusions dans la définition de la personne humaine ?

La tentation consisterait à se laisser submerger par l’inquiétude et le découragement. Il s’agit de relever le défi, de poser un regard neuf sur la personne humaine, de revendiquer le droit de la regarder à l’œil nu (sans microscope) pour voir son unicité et sa spécificité. Regarder la personne humaine, c’est reconnaître trois dimensions fondamentales qui font sa spécificité, à la fois par rapport à tout être vivant et par rapport au robot le plus sophistiqué.

– Sa rationalité : avoir une pensée, créer, réfléchir, trouver un sens, parler, se référer au bien et au mal (alors  que parmi les êtres vivants, l’animal vit de son instinct…)

– Liberté, capacité à agir librement, alors que le robot, lui fonctionne. L’animal adopte des comportements. L’homme prend des initiatives, des risques, assume des responsabilités.

L’homme vit en relation avec l’autre, il est inséré dans un tissu de relations concrètes.

La personne humaine est un être rationnel, libre d’agir et relationnel. C’est ce qui fait sa grandeur, sa noblesse et sa beauté intérieure.

Si ces trois dimensions démontrent bien l’impertinence de l’individualisme et du véganisme. Elles ne suffiront pas à démontrer celle du  transhumanisme, contre lequel il faudra oser affirmer et assumer la vulnérabilité de la personne humaine.

Vulnérabilité : nos contemporains ne veulent pas la reconnaître, le transhumanisme veut faire disparaitre toute fragilité. Or, sans vulnérabilité, il n’y a pas d’amour (un être parfait n’aurait pas besoin d’amour) et sans amour, pas de raison de vivre.

Notre monde doit redevenir plus profondément humain, réaffirmer plus profondément ce qu’est la personne humaine, jusqu’à sa vulnérabilité. Nous sommes les prophètes de l’anthropologie chrétienne.

La vraie réponse au transhumanisme, c’est l’amour au quotidien, à travers des regards, des paroles et des gestes simples, mais absolument uniques. Cet amour, aucune technologie ne saura jamais le produire, car il lui faut absolument un cœur et une intelligence pleinement humains. Le besoin d’aimer et d’être aimé de tout être humain, qui n’est pas pris en compte par le transhumanisme, conduira ultimement le transhumanisme à sa perte. En effet, la personne humaine se rebellera contre une idéologie qui voudra lui enlever ce qui lui est le plus essentiel pour vivre, à savoir l’amour.

Notes d’Anne Plauchu



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


N°909Semaine du 12 au 19 Décembre 2018

Vous pouvez télécharger le Cahier d’Espérance N°909 au format PDF: 2018 – 909