Cahier d’Espérance n° 790 : «Le Christ, roi de l’univers»

La fête du Christ Roi, instituée par le Pape Pie XI en 1925, par l’encyclique Quas Primas, visait à rappeler que les lois du Christ sont supérieures à celles des nations. À l’origine, elle était célébrée le dernier dimanche d’octobre, c’est-à-dire le dimanche qui précédait la Toussaint. Il en est toujours ainsi pour les chrétiens attachés à la forme extraordinaire du rite romain.

Depuis la réforme liturgique de 1969, elle est célébrée le dernier dimanche de l’année liturgique, vers la fin du mois de novembre. Par ailleurs, son orientation-même a été changée : devenue la fête du Christ Roi de l’univers, elle met l’accent sur l’idée que, dans le Christ, toute la création trouve son sens et son parachèvement.

Cette évolution est heureuse, car la lecture de la Bible montre que la royauté en Israël est une demande des Anciens et non une initiative de Dieu. Quand Samuel intercède la demande du peuple auprès du Seigneur, il s’entend répondre :

« Ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi. Ils ne veulent plus que je règne sur eux ! » (I Sam 8,7)

Samuel transmettra ces paroles en rajoutant de son cru :

« Il prendra vos fils pour la guerre, vos filles pour servantes et lèvera la dîme sur vos récoltes et vos troupeaux… »

« Non » dit le peuple,« c’est un roi que nous voulons »(I Sam 8,13-19).

Un peu désespérant : le peuple que Dieu a élu veut un roi, comme les autres nations !

Ceci explique pourquoi Jésus « Fils de David », en digne Fils de son Père, ne s’est jamais attribué le titre de Roi, mais celui de « Fils de l’homme,» emprunté au prophète Ézékiel et au Livre de Daniel, ce qui le resitue du côté de ses frères en humanité…

Mais le Christ est un roi dont la vraie royauté est de servir, son trône est la Croix, sa couronne est d’épines.

Dans le même esprit, s’exprime l’humble prière du diacre à l’autel, ajoutant une goutte d’eau au vin qui va être consacré par le prêtre :

« Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être mêlés à la divinité de celui qui a pris notre humanité. »

Francis LAPIERRE, diacre.


Cahier d’espérance N° 790  Semaine du 23 novembre au 2 décembre 2015

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